• Outre de les faire courir aux "Foulées de l’Emploi", la DDTEFP a des manières particulières de s’occuper des chômeurs...

    DDTEFP ? Direction Départementale du Travail Et de la Formation Professionnelle. C’est un service déconcentré dépendant des ministères en charge du travail et de l’emploi. Les DDTEFP seront régionalisées, fusionnées et réorganisées au cours de l’année 2010 avec d’autres services administratifs (DRCCRF, DRT, DRIRE, DRCA, DRCE, CRIE) sous le nom de Directions Régionales de l’Entreprise, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE).

    On connaît surtout la DDTEFP pour son volet d’intervention assez populaire, "l’Inspection du Travail". C’est effectivement là où on peut encore toquer quand on a des soucis de condition de travail ou avec un employeur (droits, sécurité, hygiène, discrimination, conflits). Cependant, les contrôleurs et inspecteurs du travail ne mènent leur action que dans le cadre du Droit du Travail, parfois et même de plus en plus défavorable aux salariés ; ce Droit délimite d’ailleurs aussi le droit de grève.

    Mais l’autre domaine d’intervention est au moins tout aussi important, le volet "Emploi". Ici la DDTEFP, en mettant en oeuvre les politiques d’emploi initiées par le Ministère, a plus clairement un rôle s’accordant aux préoccupations patronales. Cela passe par l’accompagnement et le soutien aux entreprises (conseil, gestions de contrat aidés, qualifications, mutations économiques), l’intervention technique et promotionnelle dans le développement local. Dans ce cadre elle joue un rôle aussi dans "l’insertion professionnelle", en gérant notamment les contrats aidés et qualifications (VAE, CP), ainsi que le droit au travail des étrangers. Elle agrémente et finance aussi les professionnels faisant leur beurre sur l’insertion par le travail (associations ou entreprises).

    Toujours dans ce cadre la DDTEFP a une manière particulière de s’occuper des chômeurs. L’un de ses Services dispose de contrôleurs du travail, qui contrôlent ceux qui n’en ont pas : Le Service de Suivi à la Recherche d’Emploi (SSRE, ex-SCRE, "C" pour contrôle... drôle de changement), enquête sur et peut convoquer, des demandeurs d’emploi (bien sûr déjà "suivis" par les agents ANPE, et percevant des indemnités) qui doivent alors, devant un contrôleur du travail volontaire à ce poste, justifier "d’actes positifs de recherche d’emploi" ; cela conduit ensuite, si Pôle Emploi le décide, à une sanction telle une radiation (valant suppression de ressource) du chômeur contrôlé.

    Collectif-Précaires de Tours

    8 commentaires
  • NI GAGNANT-ES NI PERDANT-ES !


     

    Non aux "foulées de l’emploi" !


     

    Refoulé-es de l’emploi, solidarisons-nous contre leur compétition !



    La Direction du Travail veut faire courir plus encore les chômeur-ses.

    Ca y est, la DDTEFP a trouvé une solution toute belle face à un marché du travail où le chômage pèse lourd... L’opération est presque "révolutionnaire" puisqu’elle a été nominée aux dernières Victoires décernées chaque année lors des très néo-libérales "Rencontres de la Modernisation de l’État". Mais - manque de perfomance ? -, l’initiative tourangelle a été recalée... Bon, cette initiative donc, dénommée "les Foulées de l’Emploi" consiste à... faire courir 20 chômeur-ses aux 10 et 20 km de Tours, le dimanche 27 septembre prochain. Bien sûr ces candidat-es sont spécialement encadré-es et entraîné-es pour leur course, aussi bien sportive que professionnelle.
    Mais pourquoi diable la Direction du Travail (où les agents se plaignent de la faiblesse des moyens pour leur mission de contrôle des conditions de travail) trouve bon de dépenser du fric pour préparer des chômeur-ses aux 10 et 20 kms de Tours ?!

    Certains ne le savent peut-être toujours pas, mais un-e chômeur-se ou un-e précaire, ça court déjà beaucoup. Ca court entre les administrations, services et autres lieux de travail, les patron-nes, les contremaîtres, les conseiller-es, les formateur-rices, les A.S., les agents, les contrôleur-ses, les zélateur-ses, les appels et autres interfaces virtuelles, les rendez-vous, les suivis, les dossiers, leurs foutues paperasses et leurs règles obscures, les recherches dûment certifiées, les calculs et estimations de ressources, de temps, de plaquettes de beurre, les justifications et justificatifs, et tout ce qui court dans nos cervelles forcément perturbées.

    Certaines de ces cervelles proposent quelques réponses : mobilisation de l’ "Esprit du sport" ; développement et mise à profit, des qualités personnelles extra-professionnelles des individus (au service de la recherche d’emploi et de l’éventuel futur emploi) ; déploiement de partenaires privés où le Service Public de l’Emploi n’est qu’un rouage parmi d’autres ; entretien d’une illusion faisant oublier l’état défavorable (pour les salarié-es et chômeur-ses) du marché du travail, mais suggérant que les solutions face à ce marché, ce sont les stratégies individuelles de vente de soi et que les services d’insertion ont donc un rôle nécessaire en "encadrant" les chômeur-ses...


    Cours toujours t’auras du piston, où comment s’assurer de notre servilité...

    C’est bien une opération de com’ clairement idéologique (comme en organise tant Pôle Emploi : Printemps de l’emploi, Train de l’emploi, ... Foulées de l’emploi). Un communiqué officiel l’affirme :

    "Ce projet a pour objectif d’accompagner des demandeurs d’emploi dans leur insertion professionnelle sur un mode de type parrainage en s’appuyant sur la pratique sportive [...] et de constituer une équipe composée de demandeurs d’emploi et d’acteurs de l’insertion professionnelle".

    À cette fin, la DDTEFP a trouvé tout un tas de comparses-partenaires pour se moquer ainsi des chômeur-ses et de leurs homologues salarié-es contraint-es par la menace du chômage. Politiques (Conseil Général 37, Tours+), patrons (organisations patronales dont le Medef, Jeune Chambre Économique, Chambres consulaires, Club Régional d’Entreprises Pour l’Insertion), professionnel-les et profiteur-ses de l’insertion professionnelle (Missions locales, Pole Emploi, Cap Emploi), entreprises commerciales-sponsors (Decathlon, Geodis) se prennent la main... pour nous mettre au pas de course, tout autant que pour faire croire que "la clé du problème" ce sont les chômeur-ses qu’il faudrait rendre individuellement compétitif-ves, employables... on court sûrement pas encore assez.

    Pour les pauvres élu-es des "Foulées de l’Emploi", le credo est cours toujours t’auras du piston. C’est sûr la course à pied leur amènera un joli emploi. Car en plus d’un entraînement sportif avec un professionnel depuis avril dernier, illes ont droit à un surencadrement dans leur recherche d’emploi. Celle-ci s’insinue jusque dans les entraînements sportifs où des cadres dynamiques et des entrepreneur-ses s’entraînent aux côtés de leur éventuel-les futurs employé-es ; nul doute (assurément c’est ce qu’on veut nous faire accepter) qu’entre celleux qui courent pour le fun et celleux qui courent pour survivre, les rapports sont tout à fait libres et égaux. Non content-es du suivi habituel, les chômeur-es-candidat-es"parrains" (sic), seront mis en contact avec "le monde de l’entreprise" et des "décideurs", s’entraîneront à la simulation d’entretiens, et, géniale trouvaille, leur C.V. seront diffusés dans les milieux de gens bien placés.

    Plus clairement encore :

    "Le projet [...] est basé sur le postulat suivant : les qualités nécessaires pour trouver ou retrouver un emploi sont les mêmes que celles développées par les sportifs d’une manière générale et les coureurs à pied en particulier."

    ... Le goût de l’entraînement, du dépassement de soi, de l’effort, de la docilité aux ordres, de la compétition... ces "valeurs du sport", on demande aux chômeur-ses-candidat-es de les mobiliser dans leur démarche d’emploi ! ... "On achève bien les chevaux", ça vous dit quelque chose ?
    (Conseil Général 37, Tours+), auront droit à

    Jusqu’où, sous prétexte d’efforts à faire, serons-nous prêt-es à tordre nos existences de façons humiliantes pour d’éventuels pécules ?

    Que ce soit l’opération les "Foulées de l’Emploi" ou la politique de traitement des chômeur-ses (plutôt que du chômage), nous n’acceptons pas la participation à ces foires aux bestiaux. Nous refusons la logique de compétition prônée par la DDTEFP (Pôle Emploi étant sur la même ligne) au travers des "Foulées de l’Emploi" comme remède au chômage, qui cherche à individualiser les stratégies sociales et à départager des gagnants et des perdants. Nous refusons cette logique où il n’y a d’autre choix que d’écraser les autres ou de se faire écraser. Et plus encore nous refusons l’injonction qui nous est faite d’y prendre part, notamment au travers des nouvelles politiques (flicage) de l’emploi. Refoulé-es de l’emploi, peut-être, en tous cas nous n’entendons pas être de la chair à patrons !

     

    Résistons à la course au travail obligatoire,
    défendons nos droits,
    brisons l’isolement,
    organisons la solidarité collective !

     

    Stop aux serrages de ceintures et au lavage de tête !

    Marathons de l’insertion hors de nos vies !

    Des Golden parachutes, des bonus, des retraites-chapeaux pour tous !

    Reprenons notre droit à la vie !


    RDV Pour manifester notre non aux "Foulées de l’Emploi" auprès de ses "co-directeurs sportifs" :

    - rdv Mercredi 16 Septembre à 14h30 devant la DDTEFP (Champ-Girault).
    - "Méga-jeux-compét’ de la course dans le marché de l’emploi", rdv Samedi 19 Septembre place Jean Jaurès à 15h30.
    - Dimanche 27 Septembre lors des 10 et 20 km de Tours, désertons le marathon de l’emploi !


    Collectif-Précaires : precairestours@no-log.org Tél. 06 59 44 99 16

    1 commentaire
    • COLLECTIF-PRÉCAIRES, POURQUOI FAIRE ?

    Nous sommes dans ce collectif parce que nous en avons marre de la galère, marre de l'isolement. Aussi, nous voulons agir collectivement et exercer notre solidarité.
    Si vous avez des problèmes (CAF, Pôle Emploi, interim, EDF/GDF, loyers, des fins de mois qui commencent dès le début, des pressions et infantilisations, ...) n'hésitez pas à nous contacter. Nous pourrons en discuter et envisager les moyens d'y faire face. Ensemble on est plus fort !

    • Se mettre l'étiquette précaire, drôle d'idée non ?

    "Précaires", c'est un mot flou qui pourrait être très très large, dans lequel beaucoup de gens pourraient s'y retrouver... ou rejeter.
    Ce qui est sûr, c'est qu'on est chacun dans des situations différentes, et pourtant la précarité nous réunit.
    Nous sommes touchés chacun par des difficultés économiques et matérielles.
    Nous sommes confrontés aux administrations qui cherchent à cadrer les classes dangereuses.
    Nous sommes en butte aux contraintes patronales et à celles liées au manque de ressources et aux logiques capitalistes.
    Face à cette situation d'insécurité et d'instabilité, chacun adopte une stratégie, qui lui convient plus ou moins.
    Pourtant nous croyons qu'il est temps de se retrouver, nous précaires ; de rompre l'isolement qui nous maintient docile, d'établir alors des pratiques solidaires et se constituer en force collective pour mettre à mal cette domination qui nous est imposée à tous bien que chaque fois différemment.

    • Une organisation en collectif :

    Un collectif est une sorte d'association de fait ; le collectif n'existe que s'il y a des gens pour le faire vivre. Le collectif est un regroupement de personnes qui s'organisent avec le moins de médiation possible, une participation directe. L'implication choisie par chacun fait l'appartenance (de fait). Plus on est de fou plus on rit !



    • Pour nous contacter :

    precairestours@no-log.org / 06-59-44-99-16

    Réunion hebdomadaire le Lundi à 20h30 au pub L'Atelier, 20 rue de Chateauneuf, à l'étage