• SE LOGER NE DOIT PLUS ÊTRE UN PRIVILÈGE !

    SE LOGER NE DOIT PLUS ÊTRE UN PRIVILÈGE !


      Comme chaque année, la fin mars est une période dramatique marquée par la fin de la trêve hivernale. De nombreuses personnes vivent alors dans la menace d'être d'expulsées de leur logement. L'an dernier, l'État a permis qu'une centaine de milliers de foyers soient jetés hors de leur chez-eux.

    Le Collectif-Précaires de Tours se joindra à la manifestation appelée par le DAL37, contre la fin de la trêve hivernale permettant à nouveau les expulsions locatives ; RDV :

    Samedi 13 Mars 2010, 10h, place Jean Jaurès à Tours.


    Pour que la fin de la trêve hivernale n'ait plus de sens. Pour que chacun ait sont foyer. Contre la spéculation immobilière. Mais aussi pour faire baisser la pression de la contrainte salariale. Nous revendiquons :

    - Arrêt immédiat des expulsion locatives et de squats !
    - Des vrais logements pour tous ! Avec ou sans revenu, avec ou sans papier ;

    - Pratique de la possession d'usage* et dépénalisation des squats ! Pour que la propriété ne soit pas un obstacle pour les individus de jouir d'un foyer, et dans de bonnes conditions ;
    - Intégration sans indemnisation au parc social non lucratif des locaux sans usage (autre que spéculatif) depuis au moins un an !

    - Arrêt de la politique d'hébergement d'urgence baladant les SDFs ! Au profit de solutions durables pour les individus et familles, permettant leur relogement ;
    - Gel et dégrèvement des traites locatives en vue d'une régulation des loyers et charges ! Pour que le parc locatif ne soit plus un moyen d'enrichissement ni de spéculation ;
    - Réintégration des allocations logement comme droit connexe des minimas sociaux !
    - Arrêt des suppressions d'allocation en cas de non paiement de loyer !


    * C'est-à-dire que l'usage détermine la légitime jouissance d'un bien et non la détention d'un titre de propriétaire.


      Cette année, dans le contexte de "crise", la date de la fin de la trêve hivernale est maintenue au 15 mars. Avec la prise en compte des allocations logements (entre autres) dans le calcul du maigre droit au RSA ; avec l'arrivée de près d'1 million de chômeur-ses en fin de droit (dont 600.000 sans revenus aucun de substitution) ; avec la baisse générale des ressources des travailleur-ses, on voit se renforcer une situation absurde : d’un côté de plus en plus de personnes qui ont du mal à se loger (près de 600.000 foyers en situation d’impayé), 100.000 personnes qui dorment dans les rues  (800.000 SDF), de l’autre, des loyers, des charges et l'immobilier très chers, et un nombre écrasant de logements vides (plus d'1,5 millions en France, 6.000 logements vides à Tours reconnus par le Maire).
      La multiplication du nombre de logements laissés vides permet, par effet de contrepoids (moins de logements disponibles), de garantir la flambée des loyers, et par là de multiplier les gains des propriétaires et d'assurer la spéculation immobilière.
      En 20 ans, les loyers ont doublé dans le privé, et ont augmenté de 50% dans le parc public (c'est là où ça augmente le plus ces dernières années). Le logement, avant même le fait de se nourrir, est la 1ère source de dépense des travailleur-ses (en activité ou non). Ainsi, les traites de nos logements sont aussi la première contrainte qui nous enchaîne à la logique de l'exploitation salariale (exercer n'importe quel boulot, se conduire en bon chercheur-se d'emploi, subir les conditions de travail, jouer le jeu du travailler plus pour écraser ton voisin-e, ...).

      Malgré la loi DALO et le recours individuel pour l'obtention d'un logement qu'elle fait miroiter, de nombreuses personnes sont expulsées sans relogement. La loi Boutin qui fait suite, restreint les possibilités de maintient des locataires dans leur logis. Les politiques HLM font, en fait, la part belle aux classes moyennes et organisent la marchandisation du parc. Les politiques d'urbanisme chassent des centres-villes, les logements et lieux de vie de la plèbe. La politique concernant les personnes à la rue est axée sur une gestion en flux tendu des personnes, que l'on fait transiter par l'hébergement d'urgence en guise de soupape et de bonne conscience. Le montant des allocations logement est en stagnation. Ces allocs sont soit-disant une aide financière aux locataires, mais qui "assiste" qui ? Leur croissance n'a fait qu'accompagner l'enrichissement des propriétaires quand la montée des loyers et de l'immobilier galopait. Maintenant, ces aides à la montée des loyers sont reprises en partie aux RSAstes par la CAF.
      Alors que le nombre de logements vides pèse sur le montant des loyers, les pouvoirs publics n'utilisent pas leur pouvoir de réquisition de ces locaux sans vie. Par contre, ils se satisfont des logiques de gestion par l'urgence des personnes à la rue, aussi bien que des expulsions locatives croissantes, et répriment
    les initiatives de squats. Nous refusons ces politiques qui protègent avant-tout la propriété privée. Se loger doit passer avant le droit de propriété ; que l'on soit précaire ou non, nous sommes tous concernés.

      La lutte autour des campements de tentes rouges lancés par les Enfants de Don Quichotte a conduit en 2007 à la loi Droit Au Logement Obligatoire, permettant aux mal-logé-es d'attaquer en justice l'Etat pour obtenir un logement. Mais cette mesure individualisante ne garantit rien et deux ans plus tard, les associations tiraient à nouveau la sonnette d'alarme. Pour imposer le respect de toustes et la dignité de chacun-e, il est nécessaire d'opposer aux propriétaires et à l'Etat qui expulse, un rapport de force réel et collectif.


    Il est urgent de développer concrètement la solidarité face aux expulsions locatives et à la répression des occupant-es sans-titres ou précaires (squats) !


    Il est temps d'envisager la réunion et l'organisation des locataires du parc privé ou public, des surendetté-es et des sans-bail, en comités de logement dans les quartiers où ils vivent !

    Il est temps d'envisager de mettre en oeuvre la grève de loyers, l'occupation des logements vides, d'affirmer ainsi le refus que certains ne puissent se loger sous prétextes de ne pouvoir engraisser davantage les propriétaires !


    Il ne tient qu'à nous, ensemble, d'opposer nos propres règles face à ces exploiteurs et imposer que
    le logement devienne une condition collective minimum pour chacun-e !


    Collectif-Précaires de Tours

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